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Je pars au Bénin

1 août 2010

Pauline au Sahel – and still alive!

Ca y est, mon voyage touche réellement à sa fin… Je suis dans mes derniers jours au Burkina comme en Afrique, et je souhaite en profiter jusqu’au bout, ne pas perdre une seconde des quelques temps qu’il me reste encore dans mes contrés lointaines! Mon objectif : le Sahel, son soleil accablant ses plaines désertiques et ses dunes magnifiques…

Je m’apprête à prendre de nouveau un bus burkinabé (décidemment, il est bien organisé ce pays en matière de réseau de bus…même si je me perds un peu entre les anagrammes de la 10aine de compagnies existantes) quand on m’alerte sur les dangers actuels courus au Sahel ; les ressortissants français seraient fortement incités par l’ambassade à repartir au plus vite suite aux menaces et attentats conduits par Al Quaida dans la région…

Je me renseigne, suis les informations, passe quelques coups de fils : le sahel c’est grand, et si l’ingérence française en a énervé plus d’un en Mauritanie, la partie désertique burkinabé ne semble pas réellement concernée par le conflit. Malgré cela certains toubabous que je rencontre annulent leur escapade dans la zone.

Qu’à cela ne tienne, moi je pars toute pleine de bonne volonté et prête à affronter la chaleur torride et/ou les kalach horribles confiante en la bonne étoile qui m’accompagne depuis ces derniers mois.

Les heures passent….à travers les fenêtres du bus, la végétation change de manière inattendue, les plaines verdoyantes laissent soudain place à des zones complètement arides de roches et pin épineux auxquels il vaut mieux ne pas se frotter. Ca et la, soulevant des nuages de sable rougeoyant, quelques troupeaux de vaches cornues énormes en taille mais bien peu épaisses (faut dire y’a pas grand-chose à brouter) menées par de magnifiques hommes peuls accoutrés tous de manière identique : un chapeau permettant la pose d’un turban protecteur de soleil, un « par-dessus » en coton qui les couvre entièrement (comment font ils pour supporter?) et un grand bâton généralement porté derrière la nuque les bras de chaque coté auquel pend une sorte de gourde pleine d’eau (enfin, j’espère que c’est de l’eau..). Ponctuellement, quelques chameaux et dromadaires viennent parfaire ce paysage qui me semble parfois directement sorti de mon imaginaire.

A cela succède tout aussi soudainement une vision angoissante de désastre naturel : la saison des pluies est particulièrement forte cette année, la crue des rivières asséchés la plupart du temps  à dépassé toutes les prévisions et détruit tous les barrages et digues de protection. Des villages entiers ont été rasés et certaines routes sont enfouies sous les eaux. Au milieu des débits, seules quelques branches d’arbres encore debout permettent de deviner l’habituel visage de la zone submergée qui entoure le car. Je regarde les yeux écarquillés ces morceaux de vie africaine, tellement belle, mais parfois tellement dure… Changement climatique tentes tu de faire passer un message ?…

J’arrive finalement dans la petite bourgade de Dori de nuit. J’ai tout de même pris la peine de prévenir mon contact sur place afin qu’il vienne me chercher pour m’emmener directement à Gorum Gorum dans le but d’économiser du temps mais également pour écarter des craintes d’un éventuel enlèvement d ‘un taxi mal intentionné, c’est bien d’être insouciante mais point trop n’en faut (psychose quand tu nous tiens). Effectivement, en sortant, immédiatement 2 hommes tentent de me faire croire qu’ils ont été envoyés pour me réceptionner… Maligne comme je suis (qui osera dire le contraire ?) je les questionne tout en ne donnant aucune information me concernant et déjoue rapidement leurs tentatives d’embobinage.

Un homme enturbanné s’approche de moi, il fait nuit, il est vêtu de la tête aux pieds je ne distingue aucuns des traits de son visage : cette fois ci c’est bien lui, comme la scène suivante d’un film qui se déroule devant moi je grimpe sur sa moto et nous partons cheveux (ou turban) au vent sous  un superbe clair de pleine lune, seuls sur une piste de sable délimitée par quelques bosquets et petits poteaux le long des ponts et cassis permettant à l’eau de circuler sans trop maltraiter la route….jusqu’à ce que…

Jusqu’à ce que nous arrivions à un endroit ou plusieurs taxis et cars semblent être stoppés, comme bloqués. Les conducteurs dorment sur des nattes sous le moteur et les passagers mal assis à leur place. Nous retrouvons un petit attroupement d’homme : la route s’est écroulée à deux endroits successifs sous l’accumulation des passages de camions «  I am gold » en direction de la mine d’or toute proche et des 190cm de pluie qui sont tombés ces trois derniers jours. Il est impossible de passer en véhicule, il faut traverser à pied et se faire convoyer de l’autre coté. Ce n’est pas ce petit contre temps qui va m’arrêter, je suis une aventurière non ? Ni une ni deux, je remonte bien gentiment mon pantalon, enlève mes chaussure et me mets d’accord avec ces messieurs pour un tarif qui nous permettrait de faire passer la moto de l’autre coté… C’est parti ! En fait, j’ai de l’eau jusqu’à la taille-je comprend maintenant pourquoi les gens riaient en me voyant remonter mon pantalon – mes pieds s’enfoncent dans une boue vaseuse et je risque à tout moment de me faire « croche pater » par une racine d’arbre qui me ferait tomber dans un trou d’eau encore plus profond… Arrivés sur l’autre rive, parfaitement trempés, je nous félicite, mon compagnon d’infortune et moi même de n’avoir pas laissé tomber mon sac et nous autorise une petite clope de décompression… Ca à l’air bien parti pour des expériences intenses !

Une heure plus tard nous arrivons presque complètement secs à Gorum. Petite bière pour se remettre du trajet périlleux et installation pour ma nuit chez mon hôte : une natte par terre et mon sac a viande, avec mon pull comme oreiller ca sera parfait. Il n’y a ni douche (comprendre point d’eau suffisamment proche pour aller en chercher à cette avancée de la nuit), ni électricité, c’est donc crasseuse, les pieds vaseux tâtonnant à l’aveuglette que je m’écroule dans les bras de Morphée.

Le lendemain, réveillée à 4h30 par le muézin (euh, c’est comment qu’on écrit ca ?),  je découvre de jour cette région désertique qui me fascine ; les habitations petites pales et carrées avec des murs tres épais, l’organisation de la vie qui commence à l’aube et s’assoupie au moment du soleil tapant, l’ambiance qui règne de mélange culturel, d’accueil et de partage … je me sens ici comme chez moi et pourtant, je dois probablement faire tache (blanche) dans le tableau.

Pendant que je tombe en pamoison devant tout ce que je découvre, toute une effervescence se crée autour des quelques français présent, l’ambassade à mis un véto : quiconque ne rentre pas immédiatement ne sera pas pris en charge par le gouvernement qui retire sa responsabilité dès lors qu’on reste sur le terrain. C’est une véritable problématique pour le pays, tout le monde en parle, Kouchner se ballade dans les zones concernées, et nous subissons une menace qui n’est qu’indirectement liée à nous (par le nom de la zone géographique uniquement) sans que personne ne se soucis du sort qui en découle… En réalité, alors que la situation est vraiment difficile actuellement à cause des dites pluies comme j’en ai eu la preuve devant mes yeux, l’ensemble des ONG présentes (tres majoritairement françaises) sont obligées de fermer et de laisser rentrer les ressortissants pour répondre aux demandes gouvernementales délaissant une situation bien plus critique qu’elle ne l’était déjà.

Personnellement, pour n’inquiéter personne je n’ai pas dit que j’étais présente dans la zone, je décide donc tout simplement de continuer mon périple à dos de chameau ou de moto aussi longtemps que possible sans jamais ressentir la moindre tension sur le terrain.

Sur ce, je suis revenue, pleine de souvenirs et d’émotion avec pour seule envie celle de repartir en trek suivre les nomades pour remonter vers le sahara…mais ca sera une prochaine épopée de Paulino… qui ne se fera pas trop attendre je l’espère.

Salam Aleykum à tous

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1 août 2010

Itinéraire nocturne d’une traversée africaine

Je continue mon périple solo dans la belle Afrique de l’Ouest.

Arrivée à l’extreme nord du Bénin : Tanguieta

Escale aux chutes somptueuses d’une trentaine de mètres bien renflouée actuellement en cette saison des pluies, bol de nature immense et posage au pied d’un baobab sacré (comme la plupart des baobabs !) puis direction la gare routière : il me faut trouver un moyen de transport le moins onéreux possible pour me rendre au Burkina Fasso.

Je repère un minibus (12 places) qui part cette nuit : rendez vous fixé à 2h30 pour une durée estimée entre 8h et 15h…en fonction !

Petit repos dans une auberge en attendant l’heure fatidique : c’est pas comme si le trajet allait être reposant, il faut donc des lors prendre des forces.

Je prends un ZEM avec mon gros sac à dos jusqu’au lieu de rendez vous, mon sac est rapidement balancé sur le toit avec l’ensemble des affaires des autres passagers (sacs plastiques à gogo, bassines et paniers plein de je ne sais quoi, quelques mobylettes en supplément c’est un véritable bazar la haut ! Pourvu que les 2 cordes qui servent de liens tiennent le coup. Il faut rapidement monter dans le bus et choisir sa place : 1er arrivé, 1er servi... Comme je suis blanche on me propose la place de choix à l’avant, je refuse, je ne veux pas de favoritisme (après coup je me dis que j’aurais peut être mieux fait d’accepter ! ;) ).

Il est 3h30 et on part enfin, on est 19 dans le bus (oui oui, on est bien serrés, mais j’ai déjà fait pire : 12 dans une voiture 5 places…donc la c’est tout confort ou presque)

Dans le bus la population est très variée : des femmes riches, belles, grosses et bien vêtues qui partent avec leur maison entière, des enfants sous la responsabilité d’un plus grand (environ 15 ans), un homme nomade vacher dont le « boulot » est de se déplacer avec son troupeau en respectant la vitesse de la nature (beaucoup s’interrogent sur sa présence dans le véhicule), des béninois qui parlent fort, des burkinabés bien plus discrets, 3 hommes qui gèrent le bus et s’excitent de partout pour trouver des voyageurs supplémentaires qui permettent de rentabiliser au maximum le trajet…et moi.

La nuit est sombre, la route complètement défoncée, le bus fait des bonds de trous en trous malgré les violents braquages du conducteur pour les éviter. Une forte odeur d’essence (frelatée cela va sans dire) empreigne mes sinus me baignant dans un état léthargique renforcé par la fatigue.

Premier arrêt, les discussions s’étaient calmés, chacun somnolait peu à peu toujours dans le noir comme des clandestins sous leur bâche, tout le monde sort de la torpeur d’un coup, être attentif au moindre souci sur la route. Je ne comprends pas réellement ce qu’il se passe mais plusieurs sortent et s’éloignent à un mètre ou deux : c’est l’arret pipi…3 minutes max, les femmes se cachent derrière leur boubous (les béninoises sont bien moins pudiques que les burkinabés), les hommes font comme à leur habitude, n’importe ou n’importe comment…bonjour hygiène !  puis le bus klaxonne une fois (et pas deux), il faut remonter, aucun retardataire ne sera attendu, d’ailleurs, nous perdons un passager à cette occasion, je m’étonne, la personne à coté de moi me rassure, « c’est bon, c’est normal », je ne cherche pas plus et me recale dans mon coin, colée à deux enfants dont l’un dors par terre la tête posée sur les jambes de son frère, je retrouve ma position le coup courbé sous l’habitacle du bus que je trouve particulièrement étroit…je ressens des petites douleurs entre la courbature et le torticolis, je cherche à ma caller autrement, mais je n’ai pas un cm me permettant un rotation ou tout autre mouvement … tant pis. Le sommeil me gagne enfin, la route doit être plus préservée… puis nouvel arrêt : sur le bord de la route, les chauffeurs récupèrent des sacs de charbons et d’autres trouvailles étranges, l’un d’entre eux reste au dessus du toit pour réorganiser tout le schmilblique pendant que nous continuons de rouler et finit par rentrer par la fenêtre après une escalade périlleuse à plus de 100Km/h comme si de rien n’était… On freine encore et spotlight dans la tête, quelqu’un nous étudie dans le bus, on doit tous sortir… Quoi encore ?? C’est la douane, on doit présenter nos papiers et obtenir un droit de sortie du territoire béninois. Moi j’ai un beau passeport avec une grenouille dessus (merci les topains !), il est bien reconnaissable, les douaniers en rient, moi je suis contente, je le repère, je sais précisément dans quelles mains il se trouve… hors de question de le perdre ! Un homme n’a pas de papiers, les douaniers l’emmènent un peu plus loin et discutent, je n’en saurai pas plus mais il revient et remonte dans le bus avec nous (probablement allégé de quelques billets) après que nous ayons été appelés un à un. Je suis en règle tout va bien. Ceux qui n’ont pas fait leur vaccin de la fièvre jaune ont également rendez vous plus loin sous l’arbre…quelle transaction se fait la bas, encore une nouvelle question sans réponse…On repart, quelques km plus loin, c’est la frontière Burkinabé, il faut maintenant l’autorisation à rentrer dans le territoire, le chauffeur s’adresse à moi en m’agressant à moitié : « y’a le visa ? », « euh non, je pensais le faire ici », « alors t’attends quoi, tu vas nous retarder la ». Je rentre dans la paillotte devant laquelle un homme regarde la TV et me salue, deux personnes en uniforme dorment à l’intérieur, l’homme se réveille, la femme relance une nouvelle musique sur son portable tuné avec des lumières rouges et bleues ambiance disco ! et vise avec habileté 3 moustiques qui tournent autour d’elle et qui devaient l’avoir importuné pendant son sommeil. L’homme me tend un papier à remplir, je le fais rapidement pendant qu’il discute tranquillement avec son compère devant en faisant les 100 pas entre lui et moi, au passage il écrase une sorte de mini chauve souris qui s’était perdue dans la paillote, il ne s’en rend même pas compte…elle oui, paix à son âme .. le chauffeur arrive et gère une magouille d’argent avec lui, j’ai un peu l’impression d’être dans une autre dimension, mais jusqu’ici tout va bien… Puis vient le moment du payement : 94000 francs cfa = 140€ (je m’esclaffe !) QUOI ??????? (bon, en fait, j’était plus ou moins au courant d’une augmentation du Visa depuis le début du mois de juillet et j’avais prévu le coup, mais à ce point là c’est du vol !) le douanier me tend un vieux papier A4 sans en tête ou c’est effectivement marqué ce montant et m’explique que c’est pour contrebalancer la difficulté pour obtenir les visas français tout aussi chers et souvent refusés sans raison. Le chauffeur me presse, je m’exécute, je sors ma liasse de billets et me demande combien vont aller directement dans leur poche… y’a de quoi flinguer un budget de vacances…normalement c’était 15000 francs cfa. Il rempli alors le reçu que je lui ai demandé et le papier signifiant mon passage au burkina : allez, 20 minutes pour écrire mon nom, prénom, la date et le montant du payement… à deux reprises. Petite précision, ce visa n’est valable que pour 7 jours…il ne peut pas faire plus, il faut donc que je passe à l’ambassade de Ouaga pour le rallonger sous peine de ne pouvoir sortir du territoire. Connaissant les institutions africaine, le niveau d’alphabétisation des fonctionnaires et leur productivité qui me ferait perdre au minimum une journée de voyage voire plus, je décide de prendre le risque et de passer l’étape du prolongement, on verra au retour, au pire je glisserais un petit truc dans mon passeport… C’est reparti, on fait 1km et on s’arrête de nouveau à une station de police, le bus est pile devant l’entrée, on demande à ce qu’il soit déplacé : il ne faut pas que les voyageurs puissent voir ce qu’il se passe à l’intérieur… Les chauffeurs partent donc pendant 45 minutes faire « on ne sait quoi » (probablement une petite bière ou une petite sieste partagée avec les amis policiers), le voyageur qui avait disparu nous rejoint « alors vous étiez ou ? ca a mis du temps »… « c’est la yovo, on a du faire les papiers, elle a payé ».(et eux, ils en ont des visas… ?et lui il a fait comment pour venir ici ?).  Cette fois c’est bon, profitons en pour faire un tour aux toilettes (enfin, dans la brousse, ou dans la mini pièce avec un trou malodorant au milieu…les toilettes à l’africaine un vrai rêve !)parce qu’il n’y aura pas d’arrêt avant un bout de temps. L’aube pointe son nez, on sort de la pénombre, on a passé les frontières, on est tous réunis, les langues se délient on partage les quelques nourritures que nous avons, on fait des blagues, on se plain, on rit… comme si une lourde et sourde pression subie par tout le monde s’envolait par enchantement. Etrange sentiment de solidarité créé par quelques heures de voyage commun.

Sur le trajet, on voit la végétation se transformer, les paillottes sur le bord de la voie également, le copilote saute de temps à autre déposer quelques bidons d’essences aux rares vendeurs à la sauvette situés derrière la frontière (ici la législation à ce propos est beaucoup plus dure – ce qui explique l’odeur constante et les pause longues auprès des policiers) ou les sacs de charbon précédemment ramassés. Tout n’est que business, les voyageurs sont parqués dans le bus et ne doivent pas ralentir le rythme effréné d’un commerce plus que douteux… La vie reprend son cour, les femmes sur le bord de la voie nous vendent toutes sortes d’aliments qui attendent patiemment au soleil : œufs, sésame, viande séchée, boissons pétillantes (ici le fanta mandarine est a l’honneur !), sachets d’eau, pain, arachides évidemment… elles courent derrière le bus pour recevoir le payement, les transactions doivent être rapide et le compte bien calculé : on n’attend personne. Des voyageurs descendent, d’autres montent, il y a un va et vient constant, de petits arrêts fréquents pour 100 ou 200f: le profit avant tout. Le convoyeur hurle par la fenêtre à chaque fois que l’on voit quelqu’un « C’est ou ? » l’autre hurle sa réponse, en fonction on ralenti ou pas. On change de fuseau horaire, on recule d’une heure, lorsqu’on arrive enfin à Ouaga (sans aucune problématique technique par la grace de Dieu), on a passé 11h bloqué chacun à sa place, on se salue d’un regard, et chacun part dans sa direction…je récupère mon sac, boit une gargée d’eau, les enfants m’accostent immédiatement, « Toubabou bidon, toubabou, bidon », non j’en ai besoin moi, et puis il faut continuer (ou « évoluer » comme on dit ici) le périple n’est pas finit, mon rendez vous est à Koudougou… je prends directement un taxi qui m’amène à la gare des bus adaptés (ici les taxis sont comme chez nous juste avec des voitures vieilles de 40 ans, et le réseau de bus particulièrement développé), prendre mon billet, il se trouve que le bus de la compagnie concurrente est en retard d’une heure environ et part à la seconde, ni une ni deux je fonce dedans, je me trouve une petite place au milieu d’une famille : j’ai hate d’arriver maintenant… encore 1h30 de trajet, je rêve d’un café et un pain mais je ne veux pas perdre une seconde de mes 10 jours à passer ici !

Burkina, c’est moi que vla’ !

14 juillet 2010

PHOTOOOOOOOOS !!!

http://picasaweb.google.com/ferrandpillow/UnMoisAuBenin?authkey=Gv1sRgCMna9Kbo1-D1nAE&feat=directlink#

Grace à Odette, enfin les photos de mon premier mois passé au Benin (Ouidah, la pouponniere, Odette, le sage et le maire....des week end, et le trip dans le nord)

http://picasaweb.google.com/ferrandpillow/UnMoisAuBenin?authkey=Gv1sRgCMna9Kbo1-D1nAE&feat=directlink#

14 juillet 2010

Sac à dos, sac à dos … Pérégrination d’une PaulinoBenin

Ca fait maintenant quelques temps que j’ai terminé ma deuxième mission à caractère solidaire au Benin sous le joug de Double Sens et surtout les supers coordinateurs locaux (qui sont la réelle plus value de cette organisation, par leurs connaissances pratiques et théoriques et leur implication auprès des voyageurs) . Comme la première fois, il y a eu des au revoir, des départs, des séparations, de l’émotion, et des fêtes, beaucoup de fêtes, de tres belles fêtes…. Des angoisses et puis l’aventure, sac au dos, taxi brousse, Zem, pannes,…de rencontre en rencontre, de village en village, de retard en retard sur mon programme initialement prévu…
taxi brousse mon ami, considère moi comme mewi et prends des cours de mécanique je t’en pris ! J

Alors, je n’ai pas beaucoup l’occasion de me rendre au cyber , donc je profites de mon passage en ville pour mettre à jour mon petit blog (il est temps nan?) !

Ces dernieres semaines en vrac :

L’appui à la mise en place et l’ouverture d’une bibliothèque à Abomey, de la poussière, des piles de livres, du classement, des PC, de la musique, des jeux débile pour se détendre (ca a du bon la civilisation)…

L’anniversaire d’un ami belge, de la bierre(il est belge !), des jeux à boire, des tours de table présentation, de la danse à la béninoise, du coupé décalé, du tango, du « si tu tapes dans mon dos moi je tape dans ton ventre »…et du zouc… bien sur !

Des petits déjeuners au marché : omelettes aux piments dans du pain, lait concentré sucré dans de l’eau…

Un contrôle de police, un refus de corruption, on veut rester dans le process normal de payemlent d'amende, les gendarmes ne sont pas contents...alors: une immobilisation pendant une demie journée, un commissariat, des discussions à n'en plus finir (pourquoi payer 25 000f alors que si on donne 10000 dans leur poche ils nous laissent partir?)....on luttte on lutte, et puis au garage pour obtenir les papier (dont on a évité de justesse la confiscation) il y a finalement de la corruption…ca n'en finit pas,c'est la folie du Bénin ! C'est un vrai mal qui ronge et que le vaudou n'arrive pas à enrayer

Du retard pour la mission, des enfants du Bethesda qui sont rétablis qui rentrent chez eux…c’est bien pour eux bien sur, mais c’est triste de ne plus les voir ! on ne leur a même pas dit au revoir... (tata Marie, spéciale cacedédi!)

Une soirée barbecue…Miam

Des nouveaux voyageurs, la flemme d’accueillir, on se prépare à partir…s’adapter encore aux nouveaux yovos…c’est chiant la !

Une fête organisée par nos soins de voyageurs avec les enfants et les mamans du Bethesda, des déguisements qui font peur (on s’est peint le visage et le corps en noir pour faire mewi, mais, si les mamans ont ri et m’ont appelé tata mewi, les enfants ont pleuré de ne pas nous reconnaître et de nous demander de nous laver parce que « yovo c’est plus beau ») des discours, des chansons, de la musique, des jembés, des tam tams, des maracas réelles ou fabriquées dans nos ateliers créatifs, des chants des jeunes filles aux voies folles, des danses, des culs qui bougent… Des rires, des larmes, des clopes, des demandes de cadeau, des invitations à rester à dormir dans les dortoirs avec eux, des propositions pour partir en yovotomé avec des enfants, des acclamations « tata paulette, oué, tata paulette, oué ! », des échanges de coordonnées, des prières, des bénédictions, des amen alléluia pour assurer la suite des voyages à pied ou en avion…

Encore une fête mais organisée par les autres, pour mon anniversaire et la fin du séjour à Lokossa… Chose folle, un gâteau un vrai, je ne savais même pas qu’il était possible d’en faire ici ! Des cadeaux, plein de cadeaux, trop gatée, du vin de palme, trop bon ! (bien meilleur sucré et moins fort que son bébé le Sodabi !), 30 personnes réunies, et 7 yovos uniquement…Ca c’est de l’intégration.Des gens qui viennent de partout au Bénin, ou va-t-on les faire dormir ?? De la danse encore et toujours, des bruits bizarres pour accompagner la danse, des coupures d’électricité, de la musique « à la mode » : Dibi Dobo, Magic Système, Demis Rousos ("quand je t'aime"), Khaled ( ? Aicha), Elysée (« devant moi personne, derrière moi personne, autour de moi personne il n’y a que toi Jésus » !),Tikken Jah, JJG. !!! Johnny Clegg....Et Céline indétrônable évidemment !...des nuits de 2 à 3 heures, et puis, des remerciements, des au revoir, des « passe nous voir pendant ton dernier mois », des accompagnements à l’aéroport pour tata qui s'en va, avec le stress de l’heure et puis pouf pouf la voiture qui s’embourbe au milieu d’une marre en plein centre de Cotonou… Ouf le mode 4x4 trafiqué de la voiture s’enclenche sans que nous n’ayons eu à pousser ! Sauvés.

Depart pour l’aventure solo

Des moustiques, plus de moustiquaire, du manger et du boire local, je connais déjà tout ou presque, mais la je mange chez les gens c’est moins aseptisé que les lieux qui sont « yovoisés » et chers où nous avions l’habitude de nous sustenter…du coup, des nausées et autres maux de ventre…normal, je dirais même il était temps!

De la bierre diverse du Bénin ou du Togo, du mills, du jus de baobab, du chaqpalo, de la bouillie, de l’akassa, des fruits étranges…du piment, pour fille et pour garçon.

De la lessive…beaucoup de lessive…c’est long la lessive.

Des journées entières de pluie qui bloque tout !

Des cérémonies vaudoo, des revenants, des danses, des mimes d’actes sexuels qui mettent parfois mal à l’aise, des chapeaux, des costumes, des instruments de musiques, des challenges entre communes de danse vaudoo, des gens qui protègent les yovos des esprits vengeurs, des gens qui courent parce qu'ils ont peur…. fous

Des nouveaux lieux, villes, villages, nouveaux gens, des yovos: des jeunes d’école de commerce, on fait des soirées à l’ancienne, des cuites, des souvenirs, drôle… je suis grande maintenant. De nouvelles cultures, du Bénin, ou d’Iran… Je rencontre bien plus de gens (a prononcer à la béninoise avec le "s" a la fin !)ici que je n'en rencontrerai jamais à Paris !Des chefs de village (CV) fous, des maires hyper actifs, ou hyper lents, des matchs de foot, du sodabi (c’est vraiment pas bon, mais avec la tisane ca guérit tout du palu à la chute de cheveux en passant par les maux de ventre ou de tête).

Deux diners enchainés parce qu'invité chez 2 maires succéssivement puis un CV....

Saclage d’un champ sous le soleil exténuant… avec des enfants…ils sont bien plus rapides et efficaces que moi, et sont très étonnés de voir un blanc travailler avec eux, ca les fait rire !

Un moteur de voiture qui prend feu, on sort, on laisse gérer le chauffeur pendant une heure, et puis, sans soucis, on remonte, sans peur et sans reproche !

De la lessive….en moto on se salit vraiment trop vite !!!...trop de poussière rouge partout, mes ongles de pied ne s’en remettent pas !

Une école, un collège, des enfants qui ne comprennent parfois même pas le français, des profs blazés, qui font des fautes d’orthographes plus qu’il n’en faudrait… un système éducatif à repenser entièrement, des cours de math à donner – je kiff - , des évaluations d’EPS, de l’animation, des chansons, des discussions, des directeurs d’école trop cons, des programmes non adaptés validés par le gouvernement français…la blague !, de l’énervement… encore des enfants, et des enfants, alors rapidement de l’affection, mais ca suffit, faut pas rester, ca devient trop dur de partir tout le temps…aaarg

Des toilettes à l’africaine, bon maintenant je maitrise la technique.

Des classements de livres scolaires à disribuer en récompense aux enfants qui réussissent.(je gère grave le classement maintenant). Ca peut paraitre étrange comme procédé, en même temps, l'intégralité des personnes qui ont donné nous ont imposé la condition de donner directement de la main à la main aux enfants pour qu'ils l'emmenent chez eux...parce que les profs/directeurs risqueraient de détourner l'ensemble des livres et cahier pour les revendre...il est dur d'être honnete et respectueux lorsque l'on est touours en recherche d'argent. Bon, et comme on n'a pas assez pour donner à l'intégralité des enfants, on procède le plus justement possible par ordre décroissant.

Des américains, Peace Corps qui viennent vivre ici 2 ans ! trop sympa, des VTT dans la boue, des visites, des réflexions sur les relations homme/femme ici…on a toujours pas compris ! J

Un centre de santé bien plus clean que ceux visités jusqu’à aujourd’hui…avec des notions d’hygiène et d’intimité !!!ouaaaaaaaaah !

une maladie folle : l’ulcère de Burulli…aaaarg

La rencontre du roi d’Abomey, déchaussé, sans coiffe, sous la pluie dasn la boue et les flaques, on se prosterne, la tete la premiere dans le sable, on respecte le protocole sous peine de sanctions vaudoo… (des serpents aggressifs, des maux de ventre horribles, des douleurs de feu qui terrassent sur place…). On s'asseoit sur des nattes, les femmes à droite les hommes à gauche et on pose des questions respectueusementà sa majesté :)

Des embrouilles de familles royales (encore aujourd’hui alors que nous sommes officiellement en démocratie !lololololo), des béninois passionnés, des histoires folles, à dormir debout...trop de mythes.

DE la moto encore, dans la ville cette fois, je faisais moins la maline ! J'aime mieux quand il n'y a personne sur la voie.

C’est le 14 juillet, et Boni Yayi le président du Bénin est venu fêter ca avec Niko S. sur les champs Elysées. Célébration du défilé militaire qu’il aurait, comme l’ensemble des anciennes colonies fr, partiellement financé dans le cadre des relations France Afrique…normal ? Ces relations étranges suscitent un véritable débat, et en général, en France on s'en fout (moi la premiere avant d'être ici sur place et d'en voir les conséquences !)...mais il serait bon de comprendre réellement les implications que nous avons encore dans les anciennes colonies et les liens existants avec la pauvreté et les systeme de corruption....

Bonne fête à tous les français.

14 juillet 2010

Crise ICC.

On vit ici une histoire de crédit factice à

la Bernard Madoff

, c’est trop fou, tout le pays est touché, la population est encore plus appauvrie, ca génère de grands débats et pause des questions (il y en a déjà beaucoup d’autres !) sur la politique actuelle. Le gouvernement, qui apparemment serait trempé dans l’histoire pour avoir demandé à ICC et autres un fort pourcentage de leur CA, décide de tout mettre en œuvre pour retrouver les coupables (dont certains ce sont enfuis depuis plusieurs semaines dans les pays frontaliers) et promet de rembourser au maximum les personnes ayant souscrit à ces nouvelles épargnes « magiques »…ceci tout en expliquant que toute la responsabilité revient directement aux citoyens qui n’ont pas écouté les « avertissements explicites  de l’ensemble du gouvernement » - avertissement que je n’ai personnellement jamais eu l’occasion d’entendre, de même que les personnes les plus fortunées (élus intercommunautaires et députés par exepmle) qui avaient mis un bon pactole dans la magouille.

C’est vraiment une catastrophe pour les petits épargnants et pour l’ensemble de l’économie locale qui en patie…système financier de merde, c’est

la Crise

même ici au Bénin alors qu'il n'y a deja aucun moyens, c’est juste fou.

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14 juillet 2010

Anecdote des tresses – Déstresse ! Gogo à gogo…

Bon, c’est officiel, je suis revenue à la crinière bien européenne qui me sert de cheveux, c’était pas le top a la fin, plein de petits cheveux en l’air, quelques plaques rouges d’irritation et de la gratouille… J’ai donc reculé face à l’adversité. Néanmoins ma transformation en mewi continue (tout comme la lutte, le poing levé, un verre de Sodabi à son extrémité), je me fais de plus en plus souvent accoster dans la rue pour des demandes en mariage (depuis mon arrivée ici, je dois avoir facilement dépassé la 50aine, c’est vous dire si c’est courant), mais maintenant je m’interesse au pourquoi de ces demandes, et apparemment, mes « gogos », cad mes fesses facilite grandement ces propositions : il est rare de voir des yovos avec des fesses, mais moi oui, et ici c’est le critère premier de beauté…du coup, tout le monde m’en parle…les hommes, mais aussi les femmes « tu veux me marier ? », la premiere fois c’est étrange mais en fait ca veut dire qu’elle a un frère libre à marier… Sauf que comme les femmes restent entre elles dans le quotidien, et que le mariage scelle une union entre deux groupes de famille – sens large !-, ca correspond parfois plus à s’unir avec elle qu’avec son frère, et comme elle aime mes gogos daho … !. Et voilà que je te touche les fesses, ou les seins, hop hop tranquilou. Ici les comportements entre personnes de même sexe sont différent de chez nous. Dans la rue les hommes se tiennent la main pour signifier leur amitié. Lorsqu’un yovo s’est étonné la dernière fois (la première réaction c’est toujours « euh, ils sont gay eux ? ») je lui explique alors qu’ici cela se fait, alors que la bise non : pour saluer on sert la main avec plus ou moins de conviction en fonction de la proximité (parfois ils vont jusqu’à se faire vraiment mal en riant tres fort toujours !) et on fait un des trois checks les plus répandus, ou les hommes se donnent des coups de tête lorsque cela fait longtemps qu’ils ne se sont pas vu. A ce moment, le béninois avec lequel nous étions nous explique que ce n’est pas la première fois qu’il entant un yovo s’étonner, mais qu’ici l’homosexualité « n’existe pas » ou au moins n’est pas du tout acceptée, et ne peut même pas être comprise dans les mœurs de la société étant donnée que la valeur première reste la famille, la/les femmes, et le nombre d’enfant. Il explique que cela correspond à notre habitude à nous, femmes blanches qui nous donnons la main lorsque l’on marche dans la rue, rien de plus….il a été très étonné lorsque je l’ai éconduit sur cette démonstration d’affection entre fille qu’il pensait réellement courante. Le manque de relations corporelles sans significations sous entendues en occident leur parait réellement une grande perte, c’est de la qu’ils tiennent leur valeurs et leur connaissances d’eux même et de ce qu’ils sont. Je commence un peu à appréhender le retour en France et la réadaptation aux critères physiques locaux, et aux comportements acceptés aaaarg…. et tous ces plats gras, blindés d’huile à partager à 20 personnes qui m’attendent encore d’ici là ne vont pas aider…
14 juillet 2010

Erratum

Après une petite enquête un peu plus approfondie parce que tout de même ca m’étonnait, il semble quand même que le fleuve Mono se jette aux bouches du roi de manière naturelle dans la mer, comme tout fleuve qui se respecte…. Et que l’implication de l’homme ne soit que minime voire inexistante. Désolée de la désinformation…merci les guides mytho ! J

28 juin 2010

Moments forts vrac

Ca prend du temps d’écrire ce blog, et c’est pas comme si il ne se passait rien dans ma vie de Béninoise… C’est dur de faire des choix de sujets et de façon de les traiter.

Donc, ici, un petit pèle mèle des derniers moments hauts en intensité vécus dans mon pays d’Afrique (Olé) :

Ce week end, visite d’Abomey (enfin !), La ville historique de référence au Bénin… On est d’un coup plongé dans un bouillon ed culture de ce pays au lourd passé, et sincèrement, ca fait du bien…parce qu’en réalité, si le Bénin n’est pas la destination touristique première dans cette partie de l’Afrique, ca n’est pas parce que la majorité de la population est nue ou en haillons et la pauvreté très présente, c’est parce que l’on manque de site à visiter… Les mœurs sont tels ici qu’il y a très peu de bâtiments (sauf coloniaux), de construction, d’effigies ou de représentation de l’histoire, des modes de vie, de la culture ancienne… La possession n’est pas à démontrer comme chez nous, les valeurs se transmettent dans une même famille, de père en fils , l’oralité prime, les arts ont souvent été déplacés vers l’occident et ne sont plus renouvelés avec le même savoir faire (à peine des copies faciles pour générer de l’argent rapidement) et l’histoire des peuples montrent que leur caractère nomade (à plus ou moins grande échelle) ne devait pas aider à l’investissement foncier dans une ville.

Bref, découvrir en profondeur l’histoire du royaume de Dahomey m’a permis un nouveau regard sur  le Benin.

Je ne raconterais pas tout, ca serait bien trop long…mais globelemnt, on retouve dans l’ordre :

( comme dans l’ histoire des rois de France), des histoires de pouvoir, de gain de territoire, de rois, de famille, de trahison, de vengeance, de stratégies guerrières, d’amazones …des peuples variés, au nord et au sud, des royaumes distincts….puis de traite négrière, d’invasion de l’Europe, de Colonisation, de démocratie (la monarchie et ses visions de rois sanguinaires tombent au début du XXeme !

la Colonisation

dure 66 ans) , d « indépendance » ou sont alors dessinées des frontières qui n’existaient pas, reprenant simplement une logique « environnementale »(le tracé suit celui du fleuve Mono)  et de rassemblement des colonies francophones/germanophone/anglophones entre elles (on crée ainsi les pays du Ghana, Togo, Benin, Burkina F…) sans prendre en compte que les peuples se sont répartis les terres totalement différemment. Du coup on retrouve des mêmes ethnies au Togo, au Niger et au Benin, mais ils sont maintenant tous séparés et chacun avec une « langue officielle » différente, alors que le Nord et le Sud du Bénin sont différents à tous points de vue : peuples, dialecte, climat, faune et flore….

Lors de ce même week end (sans mes amis yovos qui avaient déjà visité la ville), j’ai eu l’occasion de me rendre dans une famille béninoise. Immédiatement à mon arrivée ils m’ont posée le bébé de 2 mois a peine dans les bras, la mere chantant mes louages comme si j’offrais ma bénédiction ou ma force de la "réussite blanche" à son enfants rien qu’en le tenant. Pendant ce temps les 4 autres petiots venaient me toucher, ma peau toute blanche (et pourtant je suis bronzée), mes vetements, mes cheveux... avec une grande douceur et des sourire lumineux sur le visage. J’ai fait de même avec chacun d’entre eux, afin que nous échangions ensemble la découverte de l’autre dans le respect  le plus total sans pouvoir trop communiquer par le langage mais tout en riant aux éclats, chantant et dansant. Ce n’est pas la première fois, mais c’est toujours trop fou à vivre.

Au détour d’une rue, sur une place de la ville j’ai vu, posés bien tranquillement sur un banc, 2 cabris à barbichette bien tranquilles , à coté, un troisième c’était installé dans une cabine téléphonique…un peu à la manière des vieux corses posés sur leur banc toute la journée qui regardent les gens passer, la vie se dérouler en faisant leur petits commentaires.

Le week end précédent, je m’étais rendue, avec les «  belgo-béninois » (toujours les mêmes) à la « bouche du roi » à grand Popo. C’est l’endroit ou l’homme a créé une embouchure entre le fleuve mono et l’Océan, permettant ainsi de faciliter la reproduction des espèces poissonneuses, et donc la pèche, ainsi que l’évacuation des eaux de pluies d’abondance qui font d’un coup énormément monter les eaux du fleuve jusqu’à inonder les villages alentours (et détruire des habitations, des administrations…bref des catastrophes pour l’économie instable de ces mini agglomérations). Pour y aller, nous avons pris une pirogue, sans toit, sans moteur, mais avec deux jeunes piroguiers costauds et très sympas !!! …Le truc c’est que dès le matin, un énorme orage s’est abattu sur la région, nous faisant retarder notre départ parce qu’il était impossible de trouver le taxi brousse qui nous aurait amené jusqu’au lieu d’embarquement de la pirogue….Lors d’une accalmie, nous décidons vaillamment de ne pas perdre notre journée enfermée et de croire en notre bonne étoile du vaudou de la prévision météorologique, nous partons donc à la recherche d’un taxi. Evidemment, nous n’avons pas nos Kway, ca serait trop beau, nous nous retrouvons donc dès les 20 premiers mètres trempés jusqu’aux os et glacés d’être si peu vêtus sous une pluie qui va grandissante…. Ca promet pour la journée sur l’eau…

Nous voyant frigorifiés, le piroguier me prete un ciré jaune de pécheur breton pendant que mes deux collègues mettent leurs « essuies » (=serviettes en belge) sur leurs épaules. La grande classe ! Un petit coup de Sodabi de temps en temps pour se réchauffer, nous voila partis pour trois heures d’une superbe ballade au son des chants de piroguiers… typique !Sur le chemin, on embarque une jeune femme sur le bord du fleuve, la pluie s’atténue, les coprs se réchauffent et les discussions s’animent…on ne regrette en rien notre choix inconfortable, lent mais tellement plus romanesque d’une pirogue non équipée.

Arrivés à l’objectif prévu, nous découvrons un paysage étendu sur toute l’horizon qui n’est visible nul par ailleurs : le calme d’un fleuve profond au reflets verts en décrue douce qui s’étend entre deux rives de sable rougeoyant et s’élance vers un océan chaotique, dont les vagues s’éclatent avec des hauteurs impressionnantes à deux endroits distincts, sur la plage comme nous en avons l’habitude et

40 mètres

plus loin environ sur un faux plateau qu’il est fortement risqué d’atteindre en baignade puisque générant de très gros courants aspiratoires… C’est magnifique… bouche bée, nous passons de l’un à l’autre des paysages en admirant le travail de qualité et de préservation de la nature fourni par l’homme… ouaaaah !

Jeudi dernier, nous avons souhaité emmener les grands « enfants » du Bethesda voir le match Cameroun/Pays Bas sur l’écran géant de la ville. On a donc obtenu toutes les autorisations nécessaires, et puis ni une ni deux, nous partons... une bonne équipée de 15personnes dont 7 en fauteuils roulants à faire des courses le long de la voie (pas toujours pavée)...bien évidemment, Parfait et moi avons gagné largement en avance sur l'ensemble des autres participants !

…En arrivant, (nous sommes en Afrique), nous constatons que l’écran géant, situé dans le parc de la ville, ne fonctionne pas… qu’à cela ne tienne, c’est suffisamment rare que les enfants sortent du centre pour que nous n'annulions pas la sortie au moindre petit problème. Dimitri (belge) se rend donc chez le coiffeur d’a coté lui demandant de nous sortir son téléviseur ( 13 pouces ???) dans la rue afin que nous puissions suivre ! Et c’est parti, on sort les beignets, le jus de bisop, et on fait des petits jeux dans la rue pour rigoler ensemble, des photos…c’est trop bien !

…Le match se passe, c’est pas la passion, le Cameroun perd…et merde ! Ils auraient pu faire un effort.

DE l’autre coté de la place on entend une musique, je me rend sur place avec Florentine, une jeune maman, et nous rencontrons les gestionnaires d’une ONG qui orgnisent un tour du Bénin pour promouvoir l’emploi des jeunes par des concerts de représentation chorégraphies chants et danses gratuits… Super ! C’est l’occasion, on décide de continuer la soirée ici !

C’est alors qu’on croise des mamans du Bethesda, venues vérifier que nous n’avions rencontré aucun problème…elles semblent inquietes, on se renseigne : c’est la premiere fois qu’une sortie de ce type est organisée, depuis 5 ans personne n’est sorti du centre sauf pour rentrer chez soi, elles s’interrogent sur ce que nous allons faire, et ont également envie de participer avec nous…Evidemment, c’est avec plaisir que nous les accueillons dans notre petit groupe.

Les organisateurs nous aident à monter les chaises dans la salle, l’ambiance est toute fofolles, les filles dansent de partout… Des l’arrivés, nous sommes accueillis pas une choré d’un grand classique d’un générique de film indien « Bolle Churian » (je sais pas l’écrire) ! …C’est génial ! Ici cette culture du ciné Bollywood est très présente, je suis explosée de rire : c’est justement le jour de l’anniversaire de ma collègue partiellemnt indienne qui m’a tout fait découvrir de ce point de vue ! Comme un petit signe a son attention, j’apprécie d’autant mieux le spectacle (you are my Sonia :) )…et après, ca continue en rap béninois…ouaich ouaich ! Trop bien.

On part lorsque tout est fini, de nouveau des courses dans la rue (mais on commence a fatiguer, on va moins vite)… les mamans rient, elles sont contentes de la soirée..ne parlons pas des ados…c’est génial !l’ambiance est top, et lorsqu’on croise le coordinateur sur sa moto, il est impressionné de toute cette euphorie et nous gratifie de notre action. Il nous précisera d’ailleurs que le lendemain en rentrant au centre Bethesda, tout le monde l’accueille par des cris en racontant la soirée de la veille…y compris ceux qui n’étaient pas avec nous J 

J'adore ma vie... j'en profite, je la croque.

Bon, le Cameroun est éliminé…ne parlons pas de

la France

…maintenant, je soutiens le Ghana, toute l’Afrique est derrière toi J

28 juin 2010

C’est fait (Autocassage assumage)

Voila, ca y est…en bonne yovo que je suis qui se respecte et qui passe plus d’une semaine dans un pays africain, je l’ai fait.

Faut s’adapter aux coutumes locales c’est ca ? découvrir la culture ? se « fondre dans le paysage » (lol) ?

Tout le monde y passe, ca n’est donc pas tres original… jusqu’ici je refusais, ca ne me disais rien, je voulais garder mon identité propre, mais voila, ca y est, sur un coup de sang, j’ai craqué. J4ai quand même tenu 50 jours…

Mais quoi me direz vous ?

J’ai tressé mes cheveux, à l’africaine,

j’ai plein de nattes sur la tete (j’ai le crane excessivement blanc !). Comme prévu, la transformation suit son cour …peu à peu je me méwïise…

Et puis, il faut le dire, je le fais bien : non seulement je me fais des nattes en zig zag qui partent vers la droite, mais en plus, je me laisse quelques mèches sur un coté uniquement (ce qui avec mes petits cheveux courts et blonds n’est pas top) que je rallonge donc de mèches synthétiques… que je choisi violettes ! hihihihi Nikel, avec le blond ca passe inaperçu !

Vous pouvez imaginer la dégaine J J Moi-même j’en ris à chaque fois que je me croise dans un miroir.

Mais bon, j’assume, je ne m’en porte pas plus mal (au contraire, ca rafraichit vraiment, le vent glisse entre deux zig ou deux zag, ca chatouille...par contre, gare aux coups de soleil !). J’étais saoulée de ma longueur de cheveux en mode crinière chaque matin, et je vous affirme qu’il est bien plus dangereux de demander à un coiffeur africain de couper des cheveux blonds (les produits fous en mode crépu qu’ils utilisent…et les coupes qui sont en général rasées de 0 à 5mm avec ajouts de perruques en cheveux synthétiques raides « de yovos » avec reflets colorés pour faire classe, c’est ca la grande mode à Cotonou). Donc quand (d’ici une à deux semaine(s) je pense), je passerai ma soirée à enlever une a une les tresses, je me rassurerai en disant que finalement ma coupe « normale » est pas si pire J

Et puis, ici, les compliments fusent…alors finalement… (mais les critères de goûts et beauté sont vraiment bien différents de chez nous !)

Voila, pour l’anecdote sympa du moment.

Une petite dédicace à Odette, qui lors de son propre test s’était retrouvée toute endolorie de plaques et de plaies, alors que pour moi tout va tres bien je vous rassure (je ne sens meme pas de tiraillement de cheveux ou quoi..enfin jusqu'ici!)… c’est ca quand c’est fait par une pro et non une vague cousine de la famille (sisi) de Pierrette… J J

22 juin 2010

Lokossa : le BETHESDA

J’ai terminé ma première semaine complète de mission. Contrairement à la précédente, celle-ci est bien plus orientée alphabétisation. Il y a des vrais cours à distribuer pendant 2 heures de 16 à 18 avec un suivi à donner,  des objectifs à atteindre, une variation des activités pour ne pas lasser les enfants,  une adaptation au rythme local…il faut faire preuve de patience et d’imagination.

Je suis également dans une localité bien moins touristique qu’Ouidah (ma ville d’avant située sur la cote alors qu’ici à Lokossa je suis dasn les terres proche de la frontière avec le Togo), il y a donc moins d’activités à effectuer pendant les temps libres que nous consacrons donc à la préparation des cours, des jeux ludiques, ou la finalisation des divers ateliers que nous réalisons.

Le matin, comme je l’ai expliqué, nous passons dans les dortoirs, nous sommes 2 équipes de 2, une équipe gère la bibliothèque et les prêts de livres à rendre au bout de 48h et l’autre (la mienne) réalisons des petits bricolages (création de grenouilles  en carton qui bougent les pattes, maracas avec des rouleaux de papier toilette… en plus de cela, les deux équipes proposent des jeux, puzzle, cartes et autres peluches pour se distraire et jouer ensemble.

L’aprem je m’occupe donc du groupe 4 l’équivalent de la « grande maternelle » (pas en âge mais en « niveau de scolarisation »). Objectifs : se présenter en français, compter jusqu’à 30 ou plus, écrire les chiffres jusqu’à 10, écrire son prénom, connaître les lettres de l’alphabet (ou au moins les voyelles), maîtriser les couleurs, les jours de la semaine, se repérer dans l’espace (devant derrière, droite gauche, en haut en bas), colorier, chanter et autres activités de création manuelle.

On a 15 enfants en moyenne dans le groupe, moi je m’occupe des 6 plus faibles, ils sont moins nombreux donc plus faciles à gérer mais ils manquent de concentration ou ont des handicaps qui ralentissent leur apprentissage et sont frustrés de ne pouvoir avancer au même rythme que leurs camarades.

C’est étonnant de voir ces enfants de 8 ans en moyenne (les âges vont de 5 à 14 ans ) apprendre ce qui pour nos petits européens est acquis depuis bien longtemps, parfois s’en même qu’ils ne s’en rendent compte… Ici tout est tres lent : lorsque les plus petits apprennent une couleur, ils ne font que cela pendant des jours en montrant 10000 exemples pour intégrer la couleur, puis on passe à la suivante… les miens ils ont des jours ou ils maîtrisent parfaitement les couleurs, et puis le lendemain, la même chemise jaune que Francis porte tous les jours devient , d’apres lui, rouge ou bleue, parce qu’il a oublié, perdu ses repères, ne s’est pas concentré, pareil pour Rok, dont le prénom comporte 3 lettres qu’ il maîtrise parfaitement, jusqu’à sortir un « I » ou un « S »…va savoir…C’est vraiment étrange, parfois frustrant aussi, mais c’est pas grave, on est la pour ca, et puis on voit quand même une évolution se faire, et s’est plaisant.

A coté  il y a toute la demande de contact, de reconnaissance, d’affection et de jeux des enfants et ca c’est que du bonheur… En fin de cours : les activités, ma partie préférée, mais c’est crevant aussi, « tata Paulette » par ci « tata Paulette » par la, ca ne s’arrête pas, et je saute à droite et je saute à gauche, et je t’aide à faire une souris en pate à modeler, et un lapin…et quoi ? toi tu veut un éléphant ??? et on chante à tue tête des chansons à gestes pour animer encore plus « On pagaie, on pagaie » « pour avoir les bras musclés, les bras musclés, il faut boire du lait de coco » »J’ai un gros nez rouuuuuge »….aie aie aie, plus de voix le soir en rentrant, mais un don de chacun d’entre nous, un partage, tous les enfants autours se rajoutent, les plus petits, les plus grands, ca devient un vraie cacophonie, les grandes sœurs sont venus avec leur frateries de tous ages, les bébés pleurent, on se retrouve à faire toute l’animation en donnant un biberon… Faut être multitâches au Benin !

Et puis le cours est fini, et les enfants veulent pas qu’on parte, eux pour la plupart sont bloqués par des plâtres ou appareillages avec lesquels il est difficile de marcher, donc on les porte jusqu’aux dortoirs, à la pièce TV, sur des chaises…n’importe, et on reste encore, on joue, ils nous accrochent, c’est trop des chouchoux. Ils nous apprennent plein de trucs aussi, parce que s’ils ne savent pas qu’après janvier y’a février, ils savent parfaitement comment marche une chaise roulante, comment on accroche les attèles, comment nourrir untel qui pourtant est bien handicapé dans une posture acrobatique dans son lit, comment fabriquer le jouet de l’atelier pour sa petite sœur qui est trop petite pour comprendre comment on fait, comment s’entre aider et s’apporter tout bêtement…

Bref c’est complètement différent, je suis à fond dans la mission, mais c’est génial et j’adore, le contact avec ces enfants est top, avec les mères aussi…. La mission est  prenante mais utile (enfin, j’espere J), l’encadrement et le suivi super… Que de moments forts et d’apprentissages pour moi aussi.

Je suis repassée ce week end à Ouidah, j’ai revu les enfants de la pouponnière, c’était vraiment la fête, on était trop heureux de se retrouver, ils se souvenaient mieux de mon prénom maintenant que lorsque j’étais avec eux…Et ils m’ont tous demandé ou était Odette, ma collègue de l’époque, trop déçus d’apprendre qu’elle était repartie en Yovotomé, ca m’a fait vraiment plaisir de les voir, c’est un peu nostalgique aussi, mais c’est magique surtout. J’en connais plein de petits louloups plein de joie, d’idées de fierté et d’affection, j’aimerais tellement leur dire que je reviendrai régulièrement les voir, prendre des nouvelles… C’est la ou on prend conscience que

la France

, c’est loin.

Sur ce, amis français, je vous embrasse, et j’embrasse tout particulièrement les louloups qui me manquent et qui seraient trop contents d’etre la à échanger avec ces petits…

Les SaintGi, vous seriez impressionnants par vos gémellités qui sont déifiés ici

Mayou et Louise par votre teint de porcelaine et vos cheveux d’or

Salomée par ton élocution et ta douceur d’ une petite maman

Joseph par les cloweneries sur lesquelles tout le monde s’esclafferai

Lucien et Ludi par votre capacité à grimper aux arbres et être de véritables acrobates

Je pense à vous fort fort….et à tous ces derniers nés  de mes coupines que je ne connais pas encore assez…

Des bisous.

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Je pars au Bénin
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